La garde côtière veille sur la mer

Garde côtière

Une coopération étroite entre la Belgique et la France en mer cet été

Le 13 mai 2024, le coup d’envoi officiel d’une collaboration temporaire belgo-française sur l’utilisation de drones sur les côtes de la mer du Nord a été donné à Dunkerque, en France. Pendant quatre mois, du 13 mai au 13 septembre 2024, les  partenaires des garde-côtes belges pourront utiliser deux drones spéciaux pour soutenir leurs différentes tâches en mer.

Cette opération conjointe de la Belgique et de la France est coordonnée respectivement par l’EMSA et l’EFCA, l’Agence européenne pour la sécurité en mer et l’Agence européenne de contrôle des pêches. Le projet s’appelle MMO (MultiPurpose Maritime Operation) La Manche et Sud Mer du Nord et est donc transfrontalier.

Cet été, les regards seront encore plus nombreux vers la mer pour assurer la sécurité de notre littoral. Par ailleurs, de nombreuses formations sur la sécurité maritime sont organisées par des experts internationaux.

Nathalie Balcaen – co-présidente de la Garde côtière : « C’est une belle opportunité que nous offrons l’EMSA et l’EFCA. Dans un premier temps, nous souhaitons voir comment ces drones peuvent compléter les ressources dont nous disposons déjà. Comment les appareils peuvent-ils aider lors d’une opération de sauvetage en mer ou en hydrographie ? Sont-ils du bon type ou non ? Nous pouvons utiliser pleinement le matériel de l’été et ensuite l’évaluer. Si les résultats sont positifs, nous travaillerons sur les dossiers nécessaires pour acheter nous-mêmes les drones. »

Deux types de drones seront déployés conjointement avec la France. Un soi-disant RPAS (Remotely Piloted Aircraft System), un drone volant, et un ROV (Remotely Operated Vehicle), un drone sous-marin. Différents partenaires des garde-côtes pourront déployer ces drones dans des zones prédéfinies de la mer du Nord.

Utilisation de drones

  • Le MRCC (Maritime Rescue and Coordination Center) de l’Agence des Services Maritimes et Côtiers (MDK) souhaite utiliser le RPAS pour la recherche et le sauvetage. Par exemple, le drone peut prendre des images d’éventuelles « anomalies » en mer comme des petits bateaux, des personnes qui se noient, des objets, etc. En cas de collision entre deux navires au large des côtes, le drone peut être envoyé en avant pour déterminer d’éventuels dommages aux navires à un stade précoce. Cela permet d’intervenir encore plus rapidement en cas de catastrophe maritime.
  • La DG Environnement et l’UGMM (Unité de Gestion du Modèle Mathématique de la mer du Nord et de l’estuaire de l’Escaut) souhaitent utiliser le RPAS pour détecter la pollution de l’environnement. L’UGMM peut également utiliser le drone en complément pour vérifier certains rapports sur la faune et la flore de la mer du Nord et pour mesurer des émissions des navires.
  • L’Agence de l’Agriculture et de la Pêche Maritime souhaite utiliser le RPAS pour des missions dans le cadre du contrôle des pêches en mer.
  • Le Service hydrographique flamand (Agence des Services Maritimes et Côtiers – MDK) utilisera le ROV, entre autres, pour mieux visualiser et identifier les épaves au fond de la mer du Nord.

Formations et exercices supplémentaires

En plus de l’utilisation de la technologie, des activités d’éducation et de formation sont également dispensées dans le cadre du MMO pour les différents partenaires de la Garde côtière. L’accent est ici mis sur une meilleure identification des navires en mer et sur la communication associée. Par exemple, les services maritimes intégrés (IMS) de l’EMSA fourniront une image détaillée en direct de tous les navires naviguant sur la Manche, l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, depuis son siège à Lisbonne. Des algorithmes spéciaux pourront suivre les mouvements des navires. Associés aux images satellite, ces IMS fourniront de nombreuses données permettant d’obtenir une image complète du trafic maritime. La Belgique et la France pourront également utiliser les images satellite du service de surveillance des déversements d’hydrocarbures et de détection de la pollution CleanSeaNet de l’EMSA.

Dans le cadre du MMO, la DG Environnement pourra également pratiquer de manière approfondie un volet de lutte contre les hydrocarbures. Les 14 et 15 mai, les capacités de réponse pétrolière belge et française seront testées lors d’un exercice de grande envergure. Dans un scénario fictif, un pétrolier perdra beaucoup de pétrole après une collision au large des côtes françaises. La France fera appel aux navires belges pour contribuer à lutter contre la pollution. Trois navires belges et un navire de l’agence européenne EMSA travailleront en formation pour retirer le pétrole de la mer.

L’avion des garde-côtes belges, exploité par l’Institut des Sciences naturelles et la Défense, participe également à cet exercice, et les laboratoires écochimiques (groupe ECOCHEM – Ecosystems Physico-Chemistry) de l’Institut des Sciences naturelles jouent également un rôle important. Ils reçoivent des échantillons d’hydrocarbures par hélicoptère pour effectuer une empreinte digitale d’hydrocarbures (oli fingerprinting – processus permettant de déterminer la provenance d’un échantillon d’hydrocarbures). Les résultats sont comparés à ceux des Français, afin de tester également le protocole d’échange d’informations.