La garde côtière veille sur la mer

Garde côtière

10 ans Garde Côtière

Partenaires avec principes

La Garde côtière est chargée de la coordination et de la concertation entre les administrations compétentes pour la mer du Nord. La Belgique est responsable d’une région marine d'une superficie d’environ 3600 km. Cette zone peut paraître petite par rapport au continent, mais il ne faut pas oublier que notre mer du Nord est une des voies maritimes les plus fréquentées au monde.

Non moins de 17 instances officielles (aux niveaux flamand et fédéral) et le gouverneur de la province de Flandre Occidentale sont responsables du bon déroulement de toutes ces activités. La principale responsabilité de la Garde côtière est de veiller à une bonne coopération entre tous ces différents partenaires. Les trois principes fondamentaux de la Garde côtière sont: 

* garantir l'égalité des partenaires; 

* respecter les compétences de chacun ;

* utiliser les moyens de façon optimale pour éviter des frais supplémentaires.

Fonction de guichet

Le secrétariat Garde côtière est considéré comme le moteur de la Garde côtière et coordonne tant les activités administratives que les activités opérationnelles. Le secrétariat organise non seulement des réunions, mais réalise aussi le travail préparatoire stratégique et constitue le point de contact pour les organisations sœurs des pays étrangers. 

De plus, le secrétariat Garde côtière a aussi une importante fonction de guichet. Ceci signifie que tous ceux qui ont des questions relatives à la mer du Nord, du simple public aux entreprises privées et aux services publics, peuvent s’adresser au secrétariat. Sa devise est: « une question, une solution ». Jusqu’à présent, la Garde côtière a répondu à pas moins de 1666 questions.  Nous essayons d’y répondre au plus vite ou nous renvoyons la personne au service le plus apte à trouver une solution.

Centrale Garde côtière

L’un des principaux objectifs de la Garde côtière est la création d’une centrale Garde côtière composée du Centre Maritime de Sauvetage et de Coordination (MRCC) et du Carrefour de l’Information Maritime (MIK).

Le MRCC, qui existe déjà depuis longtemps, assure la sécurité ou « safety » en mer et coordonne les sauvetages en mer. Le MIK a été inauguré le 12 septembre 2007. Le MIK assure la sûreté ou la «security » en mer. Dans le MIK, des opérateurs de la marine, la police de la navigation et la douane collaborent étroitement pour détecter les activités illégales.

 

La centrale Garde côtière constitue avec les véhicules, les hélicoptères et l’avion de surveillance des partenaires les yeux et les oreilles de la mer du Nord. Un défi est de viser la transformation d’une centrale Garde côtière en un centre Garde côtière 24/7 où toutes les compétences communes sont présentes avec un détachement des membres du personnel et la possibilité de commander les moyens naviguant et volant. Et ce, évidemment sur base des accords nécessaires entre les partenaires Garde côtière.

Collaborer au-delà des frontières

La Garde côtière n’est pas restée inactive cette dernière décennie ni du point de vue national ni du point de vue international. Depuis 2007, le secrétariat Garde côtière et plusieurs partenaires de la Garde côtière participent au North Atlantic Coast Guard Forum, un forum qui n’est pas lié au traité entre les organisations Garde côtière des 20 états membres. L’un des pays participants organise chaque année au printemps un « expert meeting ». Une réunion des chefs de délégations – ledit « summit » - a ensuite lieu en automne et va toujours de pair avec un exercice. En 2018, nous serons à notre tour le pays hôte pour cette conférence internationale. 

Depuis quelques années, nous nous sommes également engagés dans le European Coast Guard Forum. Le principal objectif de ce forum est de rendre les activités autour de la Garde côtière plus cohérentes dans les différents états membres, d’encourager la collaboration mutuelle, de développer des réseaux et d’échanger des informations sur les best practices et les expériences. 

Par ailleurs, le secrétariat Garde côtière est aussi le premier point de contact pour les organisations garde côtière étrangères.

Parcs à éoliennes

Le groupe de travail parcs à éoliennes a vu le jour en 2008 car le nombre de demandes de constructions de parcs à éoliennes en mer ne cessait d’augmenter. Le groupe de travail réunit tous les partenaires garde côtière qui peuvent être impliqués dans la construction des parcs à éoliennes et constitue pour les demandeurs le point central de contact. Ceci facilite aussi le travail des partenaires garde côtière : les nouvelles initiatives sont plus rapidement suivies et les accords et avis sont harmonisés. 

Une réalisation cruciale est l’arrêté royal sur les distances de sécurité. Une distance de sécurité de 500 mètres a été fixée autour des parcs à éoliennes dans les zones maritimes belges. Aucun bateau ne peut donc s’approcher à moins de 500 mètres des éoliennes. Une exception est seulement faite pour les bateaux qui ont reçu une autorisation de la garde côtière, comme les bateaux de travail de l’exploitant des éoliennes, les bateaux ayant une mission de contrôle, les bateaux de sauvetage, etc. Si un bateau s’approche donc sans autorisation des éoliennes et ne respecte pas la distance de sécurité, ceci est passible d’une peine. 

Moins crucial, mais chouette à savoir : c’est grâce au groupe de travail parcs à éoliennes que l’ancien « Bans sans nom » a enfin un nom. En 2011, une demande a été introduite pour placer des éoliennes sur le banc de sable « Banc sans nom ». Comme le secrétaire fédéral Garde côtière trouvait bizarre de toujours parler du « Banc sans nom », il a décidé d’examiner s’il n’existait pas un autre nom pour ce  banc  de sable. Sa recherche l’a amené via la Division de la Côte et le Vlaams Instituut voor de Zee (VLIZ) à une ancienne carte maritime de 1890 accrochée au Sint-Pieters College de Blankenberge. Cette carte, peinte sur toile, servait à former les pêcheurs. De nombreux noms de bancs de sable et de canaux y figurent. Le «  Banc sans nom » y figure sous le nom de « Lodewijkbank ».

Entretemps, l’organisation hydrographique internationale a donné le feu vert à ce changement de nom et l’Hydrographie flamande a déjà repris le nom “Lodewijkbank” sur les cartes maritimes.

Procédures et applications

Au cours des dix années d’existence de la Garde côtière, les partenaires Garde côtière ont déjà pris plusieurs initiatives pour faciliter la collaboration. L’un des premiers instruments développés est la structure d’avertissement Garde côtière.  On peut considérer ceci comme un grand scénario indiquant qui doit avertir, en cas d’incident, les opérateurs de la centrale Garde côtière et dans quel ordre. Ceci dépend du genre d’incident. De nombreux incidents ont été repris dans la structure, allant d’une collision au repêchage d’un explosif ou d’un phoque échoué. 

Une autre application pratique sont les points de référence base de données. Si des personnes contactent les services de secours pour signaler un incident, elles n’utilisent pas toujours le nom officiel du lieu. Dans la base de données, toutes les dénominations possibles d’un petit millier de lieux à la mer ont été reprises et liées à des points de reconnaissance, des coordonnées terrestres et maritimes. Tout peut aussi être visualisé sur une carte. Les services de secours ne perdent ainsi pas de temps à chercher le bon endroit, parlent d’une seule langue et sont rapidement sur place. 

Il y a au sein de la Garde côtière encore des exemples : pendant la crise Ebola, les partenaires Garde côtière ont rédigé une procédure de sécurité pour éviter que les pilotes et autres partenaires Garde côtière ne soient contaminés lorsqu’un bateau provenait d’une zone à risques, pour le navigateur de plaisance un guide «du plaisancier responsable » a été publié et contient de nombreux conseils utiles et des indications, etc.

Exercices et  opérations

C’est en forgeant qu’on devient forgeron. Il en va de même avec les partenaires Garde côtière. Chaque année, ils organisent à la fois des exercices de table (au cours desquels une situation de crise est « jouée » et les participants élaborent sur papier leur intervention) et de véritables exercices, avec quelques-uns des propres partenaires Garde côtière mais aussi avec des partenaires étrangers. Une importante opération de grande ampleur répétée chaque année est l’opération « Opéra ». Plusieurs partenaires Garde côtière y collaborent étroitement comme la Marine, la police de la navigation, le SPF Santé publique, le Service pêche maritime, la Beheerseenheid Mathematisch Model (BMM) et la douane. Tous ces collaborateurs mènent ensemble les contrôles dans la zone économique attribuée à la Belgique devant la côte. 

Outre les exercices réguliers, il est également important pour nos partenaires garde côtière de disposer de bon matériel pour pouvoir exécuter correctement leurs missions. La Défense est ainsi à juste titre fière des véhicules de patrouille multifonctionnels Castor et Pollux et a remplacé les fameux Sea Kings après plusieurs années de bons et loyaux services par des hélicoptères NH90 modernes et puissants. Vloot peut également afficher une liste impressionnante de nouveaux bateaux : le poseur de balises multifonctionnel Zeetijger, le bateau de sauvetage Orka, le bateau de recherche Simon Stevin, l’imposants Swaths pour le pilotage, etc.  Ce partenaire Garde côtière et les autres ne restent pas immobiles et continuent à investir dans le renouvellement de leurs moyens.  

Plan d'aménagement marin

La zone de travail de la Garde côtière est la mer du Nord belge, l’une des mers les plus utilisées au monde avec de nombreuses activités : navigation, tourisme, pêche, extraction de sables, éoliennes… Pour éviter que plusieurs activités différentes ne se retrouvent dans les voies navigables des autres, un plan d’aménagement marin a été défini en 2013-2014 pour la partie belge de la mer du Nord. Le plan met en carte la mer du Nord et ses utilisateurs et tente de concilier leur impact spatial entre eux. Il couvre une période de 6 ans. Les autorités s’obligent ainsi à évaluer régulièrement le plan et à l’adapter si nécessaire. En même temps, tout le monde sait ce qui est prévu et où et quelle est la vision à long terme. Ceci rassure ceux qui veulent entreprendre de nouvelles activités. 

Le ministre de la mer du Nord a pris l’initiative pour ce plan. Pour la rédaction, l’évaluation et l’adaptation, une commission consultative a été créée. Celle-ci est composée de nos partenaires Garde côtière et d’autres services publics compétents pour l’aménagement du territoire et le tourisme. La Belgique est ainsi pionnière en Europe et dans le monde. 

Compétence en mer

L’un des piliers des dix précédentes années de la Garde côtière est l’évolution des compétences du gouverneur de la province de Flandre occidentale en mer.

L’accord de collaboration Garde côtière désigne le gouverneur comme président du comité de concertation Garde côtière et comme coordination du Plan général d’urgence et d’intervention (PGUI) en mer du Nord. Suite à plusieurs incidents, une directive européenne a été décrétée qui a élargi les compétences du gouverneur et lui permettant en cas d’activation du PGUI mer du Nord de décider indépendamment. Conformément à la législation, le gouverneur peut dorénavant demander lui-même au capitaine d’un bateau de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la menace contre l’environnement ou la sécurité maritime. Evidemment, ici aussi le gouverneur est entouré par les partenaires Garde côtière pour les conseiller. 

De plus, il y a en mer, à l’instar de ce qui se passe sur terre, un besoin d’une « autorité administrative en mer » pour la police. Celle-ci doit pouvoir prendre ad hoc des mesures administratives en cas d’activités illégales dans la zone de responsabilité maritime belge. Sur terre, cette fonction est assurée par un bourgmestre dans la commune et un gouverneur dans la province. En mer, notre 11ième province, il existe maintenant un accord au sein de la structure Garde côtière pour désigner le gouverneur de Flandre occidentale comme autorité administrative en mer pour la police. La législation nécessaire a été adaptée en ce sens.